Base lunaire le prochain défi ? Agences-Spatiales fait le point

Une base lunaire
Illustration: Une base lunaire avec des robots automatisés et des imprimantes 3D. Crédit ESA

Base lunaire le prochain défi ?

Une base lunaire verra  peut être le jour. En effet, depuis le 13 juillet dernier suite à une interview donnée à la BBC par le nouveau directeur de l’agence spatiale européenne Johann-Dietrich Woerner, on peut lire un peu partout que l’ESA veut créer un village lunaire internationale. Un peu plus d’une semaine après un rapport en parti financé par la NASA indique que l’agence spatiale américaine serait en mesure d’établir une base sur la lune sans avoir à augmenter son budget. La Chine, la Russie et le Japon sont également très intéressés par notre satellite naturel. Agences-Spatiales vous propose de faire le point et de comprendre l’intérêt d’un tel projet. 

Une illustration du projet de ville sur la lune. Copyright ESA/Foster + Partners
Une illustration du projet de ville sur la lune. Copyright ESA/Foster + Partners

Commençons par le nouveau directeur de notre agence spatiale, l’allemand et ancien directeur de la DLR Johann-Dietrich Woerner. Il est à la tête de l’ESA depuis le 1er juillet 2015 et il ne manque pas d’ambition. Dans l’interview donnée à la BBC il explique pourquoi il serait intéressant de créer un “village” lunaire international au journaliste Richard Hollingham. Il déclare “Nous devons regarder vers l’avenir au-delà de la Station spatiale internationale,”. ISS sert actuellement pour tout un tas de recherche scientifiques mais la station a une durée de vie limitée et il faudra penser à la remplacer. Il propose à la place d’établir une base sur la face cachée de la lune. Elle permettrait aussi d’installer un télescope qui serait idéalement placé. Le développement récent des imprimantes 3D et de la robotique font parties de ses arguments. Des outils ou des pièces de rechangent pourront être directement fabriqués sur place et les robots permettront d’automatiser la base. On pourrait se croire en plein roman de science fiction et pourtant il s’agit bel et bien des ambitions du nouveau directeur de l’ESA et c’est tant mieux. Il temporise en précisant qu’il ne s’agit que d’une proposition et qu’il va falloir beaucoup travailler. Son projet passerait par une coopération internationale pour réunir toutes les compétences, il rêve d’une plateforme d’accès libre pour les agences spatiales du monde entier.  Actuellement il sonde les autres pays pour voir avec qui et comment ce projet pourrait se réaliser. Il déclare avoir eu plusieurs retour positif. ( On peut l’entendre sur le site de la RTS). L’agence spatiale européenne ne part par de zéro, en 2013 elle avait déjà imaginer construire une base lunaire grâce à des imprimantes 3D et des robots pour 2024.  Ce qui était une réunion de travaille à l’époque pourrait devenir une réalité dans un futur proche si Johann-Dietrich Woerner arrive à convaincre suffisamment de partenaire.

Vidéo de présentation du projet basé sur les imprimantes 3D par l’ESA :

A l’occasion du 46ème anniversaire de la mission Apollo 11 une étude réalisée par NexGen Space LLC (disponible ici mais en anglais) en partie financé par la NASA vient expliquer que l’agence spatiale américaine pourrait et devrait retourner sur la Lune pour installer une base. En résumé la NASA pourrait de nouveau envoyer des hommes sur la Lune d’ici 2021 et une base serait construite d’ici 2030 sans à avoir augmenter son budget actuel. NexGen envisage des partenariats public-privé avec des compagnies comme SpaceX par exemple. Le lanceur privé américain contribue aussi à réduire les coûts de lancements. La concurrence s’est fortement accrue dans le domaine des lanceurs rendant l’accès à l’espace de moins en moins chère. Autre argument allant en ce sens, on apprend que le prix d’un kilo envoyé vers ISS par le Falcon 9 de SpaceX est de 4750 dollars, du temps des missions Apollo il était de 46000 dollars. Le voyage vers la lune est donc 10 fois moins chère que tu temps de Neil Armstrong. L’étude envisage également de créer une exploitation minière pour extraire de l’hydrogène et le transformer en carburant. L’objectif final pour la NASA étant Mars, l’idée d’utiliser la Lune comme un tremplin et comme station de ravitaillement permettrait de faire beaucoup d’économie sur Terre pour les lancements martiens. Moins elle a de charge a envoyer depuis la Terre, plus elle va réaliser des économies. Toutefois sur ce dernier point, nous ne connaissons pas vraiment les réserves de glace d’hydrogène sur la Lune et cela reste une option à étudier. Toujours dans l’optique d’aller sur la planète rouge, cela permettrait de tester et de mettre en pratique plusieurs technologies. Le cas des imprimantes 3D est également évoquées comme pour le projet européen.

Les Etats Unis vont ils retourner sur la Lune avant Mars ? Crédit NASA
Les Etats Unis vont ils retourner sur la Lune avant Mars ? Crédit NASA

Du coté de la Russie la Lune est aussi un objectif. Elle a un projet de base lunaire construite par des robots depuis des années mais il est sans cesse repoussé au point qu’un start up Russe envisage à son tour de reprendre le flambeau.  Le Nouvel Obs a publié un article sur le projet privé. Le Japon va envoyer un véhicule en 2018 afin d’y préparer l’étude d’une base. Le coût de l’opération, qui n’a pas encore été approuvée par le gouvernement japonais, pourrait être compris entre 75 et 115 millions d’euros, selon les premières estimations jugées “réalistes” par Chihito Onda, porte-parole de la JAXA. (Source L’express). Pour finir la Chine envisage de faire plusieurs mission à destination de la Lune et en particulier de faire revenir des échantillons lunaires sur Terre. L’Inde a également des envies lunaires.

Le Lapin de Jade, le rover lunaire chinois
Le Lapin de Jade, le rover lunaire chinois Crédit CNSA

En résumé toutes les grandes puissances désirent s’installer sur la Lune. La question à se poser n’est plus de savoir si une base lunaire verra le jour mais quand, comment et surtout combien. Va t’on s’orienter vers une grande coopération internationale pour créer le village lunaire dont rêve le directeur de l’ESA ? Ou bien vers plusieurs bases gérées indépendamment avec l’Europe et une base internationale, la NASA avec une base 100% américaine mais public-privé et éventuellement une base russe ou chinoise. Ils semblent plus ou moins acquis que l’homme ira de nouveau sur la Lune avant de partir explorer Mars et qu’il établira pour la première fois de son histoire un habitat sur un autre sol que celui de la Terre.

Pour en savoir plus

Voici une sélection d’article: l’Expressmaxisciences

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