Jan Worner : Un budget stable pour l’ESA pour une Europe ambitieuse

Le siège de l'ESA à Paris
Grand Soleil pour le programme spatial européen en 2018

Jan Worner : Un budget stable pour l’ESA pour une Europe ambitieuse

Le mercredi 17 janvier 2018, au siège de l’ESA à Paris, Jan Worner a présenté ses vœux à la presse. Le directeur général de l’agence spatiale européenne en a profité pour faire le point sur l’année écoulée, présenter le budget 2018 et les principaux événement à venir. Il était accompagné par les principaux directeurs de l’agence pour répondre aux questions des nombreux journalistes présents.

Le budget de l’ESA reste stable

Pour l’année 2018, le budget de l’ESA est de 5,60 milliards d’euros contre 5,75 milliards en 2017. Cette légère baisse s’explique par une diminution des apports issus des partenaires institutionnels d’environ 300 millions d’euros et d’une baisse de cent millions d’euros de la part de l’Italie (470 millions en 2018 contre 550 en 2017). Dans le détails, on constate que les participations des autres principaux pays membres sont en progression. La France reste le premier donateur avec 961,2 millions d’euros (855,9 en 2017), juste devant l’Allemagne qui finance à hauteur de 920.7 millions d’euros. L’Espagne injectera 204,9 millions en 2018. On constate que le Brexit n’a pas eu d’incidence sur l’Europe spatiale, puisque la participation anglaise est en hausse, passant de 300 millions d’euros à 334,8 millions d’euros. Avec 5,6 milliards d’euros, l’ESA reste loin de la NASA avec son budget de 19,5 milliards de dollars. Toutefois le programme spatiale européen ne manque pas d’ambition pour 2018. Le directeur général est également revenu sur le fait que l’ESA soutient activement 500 Star-Ups dans toute l’Europe, créant de nouveaux emplois et une économie locale dynamisée.

Répartition du budget de l'ESA
Répartition du budget de l’ESA dans les différents secteurs de son activité.

Un programme ambitieux en 2018

Jan Worner est ensuite revenu sur le programme de l’année. Pour commencer l’ESA va envoyer vers mars ou avril, Sentinel-3B, un satellite d’observation de la Terre dans le cadre du programme Copernicus. ADM Aeolus, un satellite d’observation des vents entre le sol et 30 kilomètres d’altitude, ainsi que le satellite météorologique Metop-C  seront lancés entre septembre et octobre. Concernant la station spatiale internationale, le prochain européen sera Alexander Gerst. Le spationaute allemand s’envolera le 6 juin 2018 pour une nouvelle mission (Horizons) de six mois , et se verra confier le commandement de la Station durant la deuxième partie de cette mission. Un événement rare, c’est seulement la seconde fois qu’un européen sera à la tête de l’ISS. Quand a vu ses photos et ses magnifiques timelpases issus de la mission précédente, on a hâte qu’il soit dans la station.  L’ESA va également envoyer ERA, un bras robotique qui va équiper la station spatiale. En juillet, une fusée Ariane 5 sera chargée de mettre en orbite 4 satellites Galileo. Jan Worner en a profité pour mettre en avant la précision du système de localisation européen qui surpasse le GPS américain. La suite de la constellation sera envoyée avec Ariane 6. Pour le DG de l’ESA, Ariane 6 et le petit lanceur Vega sont la bonne solution pour les prochaines années (pour en savoir plus sur son optimisme retrouvez un article sur le site Technique de l’Ingénieur)

Jan Worner
Jan Worner et les directeurs de l’ESA devant les journalistes.

Côté exploration spatiale, une Ariane 5 enverra en octobre prochain les sondes européennes et japonaises de la très attendue mission Bepi-Colombo, à destination de Mercure. Enfin, Jan Worner est revenu sur le Moon Village. Il insiste pour préciser qu’il ne s’agît d’un projet mais d’un concept visant la collaboration entre les pays et les acteurs du secteur privé pour installer durablement une présence humaine autour et sur la Lune. Il se montre confiant et précise “Nous avons déjà reçu des lettres d’intention.” Pour terminer l’Europe fait parti de nombreux projets internationaux pour les prochaines années dont le télescope James Webb de la NASA, Soloar Orbiter ou encore la sonde LISA pour étudier les ondes gravitationnelles.

Jan Worner
Les principales missions à venir où l’ESA est impliquée.

Pour conclure, Jan Worner a annoncé une vente aux enchères d’objets spatiaux à la Cité de l’Espace de Toulouse. Elle aura lieu le 25 octobre 2018, l’ESA fournira une soixantaine d’objet ayant déjà servis mais qui ne servent plus, dont la mini navette IXV qui devrait être mise en vente. Pour en savoir plus sur la vente, retrouvez un article de France 3 régions ici et la page de la Cité de l’Espace.