Les dunes de la comète Tchouri
La sonde spatiale Rosetta n’est peut être plus en service depuis qu’elle s’est posée sur la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko mais l’étude des données récupérées est toujours en cours (Cf. Rosetta encore 10 ans de recherche). Une équipe de chercheurs du laboratoire Physique et mécanique des milieux hétérogènes (CNRS/ESPCI Paris/UPMC/Université Paris Diderot) a étudié les photos de la sonde de l’ESA. Ils ont remarqué la présence de dunes sur les lobes de la comète ainsi que sur le cou qui les relie. Ils ont également constaté sur des photos prises à des moments différents que les dunes de la comète Tchouri s’étaient déplacées. Elles sont donc actives ce qui suggère la présence de vent. Les scientifiques ont publié une étude le 21 février 2017 dans la revue PNAS qui explique qu’il existe une forme de vent le long de la surface de la comète. Cette étude a été relayée par le CNRS qui explique ce phénomène de la manière suivante:
Ce vent est dû à la différence de pression entre le côté ensoleillé, où la glace de surface peut se sublimer grâce à l’apport d’énergie par le rayonnement solaire, et la face où il fait nuit. Cette atmosphère transitoire reste très ténue, avec une pression maximale 100 000 fois plus petite que sur Terre, au périhélie, le moment où la comète est au plus près du soleil. Cependant, la gravité est elle-même très faible et l’analyse des forces exercées sur les grains de la surface de la comète montre que ces vents thermiques peuvent transporter des grains de taille centimétrique, dont la présence est confirmée par les photos du sol. Les conditions nécessaires pour permettre la formation des dunes, des vents capables de transporter des grains le long du sol, sont donc réunies à la surface de Tchouri.
Cette étude contribue à la compréhension des comètes. Elle montre aussi que le traitement des données récoltées par la sonde spatiale Rosetta et par l’atterrisseur Philae devraient encore apporter leur lot de surprises.
Source
L’étude publiée dans le revue PNAS le 21/02/2017 est ici (en anglais). L’intégralité du communiqué de presse du CNRS publié le 22/02/2017 est disponible ici.