La lune de Saturne Titan s’éloigne plus vite qu’on ne le pensait

La lune de Saturne Titan
Titan devant Saturne, imagés par la sonde Cassini (NASA/JPL-Caltech/Space Science Institute)

La lune de Saturne Titan s’éloigne plus vite qu’on ne le pensait

Les scientifiques pensaient connaître la vitesse à laquelle la lune Saturne Titan s’éloigne, mais ils ont récemment fait une découverte surprenante. En utilisant les données de la sonde spatiale Cassini de la NASA, ils ont découvert que Titan dérivait d’environ 11 cm par an, soit cent fois plus vite que ce que l’on croyait auparavant.

Ce résultat remet en cause les théories concernant la formation du système de Saturne et de ses anneaux et il apporte une confirmation importante d’une nouvelle théorie qui explique et prédit comment les planètes affectent les orbites de leurs lunes. Valery Lainey, auteur principal des travaux publiés le 8 juin dans Nature Astronomy explique :

Ce résultat apporte une nouvelle pièce importante du puzzle pour la question très controversée de l’âge du système de Saturne et de la formation de ses lunes.

Un article de la NASA explique q’au cours des 50 dernières années, les scientifiques ont appliqué les mêmes formules pour estimer la vitesse à laquelle une lune dérive de sa planète, un taux qui peut également être utilisé pour déterminer l’âge d’une lune. Ces formules et les théories classiques sur lesquelles elles sont basées ont été appliquées à des lunes grandes et petites dans tout le système solaire. Les théories supposaient que dans des systèmes tels que celui de Saturne, avec des dizaines de lunes, les lunes extérieures comme Titan ont migré vers l’extérieur plus lentement que les lunes plus proches, car elles sont plus éloignées de la gravité de leur planète hôte. Il y a quatre ans, l’astrophysicien Jim Fuller, a publié des recherches qui ont bouleversé ces théories. La théorie de Fuller a prédit que les lunes extérieures peuvent migrer vers l’extérieur à un rythme similaire aux lunes intérieures parce qu’elles se verrouillent dans un type d’orbite différent qui se relie à l’oscillation particulière d’une planète et les élance vers l’extérieur. Fuller, coauteur de cette étude déclare :

Les nouvelles mesures impliquent que ce type d’interactions planète-lune peut être plus important que les attentes antérieures et qu’elles peuvent s’appliquer à de nombreux systèmes, tels que d’autres systèmes lunaires planétaires, des exoplanètes – celles qui sont en dehors de notre système solaire – et même des systèmes d’étoiles binaires, où les étoiles tournent en orbite

Titan se fait la malle ! (Podcast)

Le site ça se passe là-haut est revenu dans un nouveau podcast sur cette étude et sur son impact sur les théories qui expliquent comment les planètes affectent les orbites de leurs lunes. Extrait : Le plus gros satellite de Saturne, l’énorme Titan, muni d’une atmosphère et de rivières de méthane, plus gros que la planète Mercure, est parmi les objets les plus surprenants du système solaire Il vient encore de le démontrer par des mesures effectuées par la sonde Cassini avant la fin de sa mission : il s’éloigne de Saturne 100 fois plus vite que ce qu’on pensait auparavant… Une étude parue dans Nature Astronomy.

Source

Retrouvez un article publié par la NASA le 08/06/2020 ici. L’intégralité de l’article publié sur le site “ça se passe là-haut” est ici.