Des nouvelles preuves du passé humide de Mars

Le Mont Sharp
Curiosity analyse les roches martiennes. Crédit NASA

Nouvelles preuves du passé humide de Mars

Le passé humide de Mars ne fait plus vraiment de doute. Les scientifiques s’accordent à dire qu’il y a eu de l’eau liquide à la surface de la planète rouge dans son histoire, il y a 3,8 milliards d’années. La question maintenant est plutôt de savoir si Mars a eu de l’eau liquide durant une grande période de temps. Deux nouvelles découvertes vont dans ce sens.

Curiosity trouve du bore

Curiosity explore le cratère Gale. Le rover de la NASA  a déniché du bore pour la toute première fois. Cet élément se trouve dans des sites arrides ou de l’eau liquide en grande quantité s’est évaporée. Cela confirme bien que Curiosity se trouve à l’emplacement d’un ancien grand lac. L’animation ci-dessous montre comme le site ou se trouve le rover a évolué. Avec le temps l’eau a modifié la surface et les profondeurs comme sur Terre.

Cratère Gale
Animation montrant l’évolution du cratère Gale en fonction du passé humide de Mars. Crédit : NASA/ JPL

Détection des minéraux argileux

Une nouvelle étude publiée le journal “Geophysical Research-Planets” et relayée par le CNRS indique la présence de minéraux argileux. Les scientifiques ont utilisés les données des sondes spatiales Mars Express de l’ESA et Mars Reconnaissance Orbiter de la NASA.

Agences-Spatiales vous propose un extrait du communiqué de presse scientifique du CNRS du 6 décembre 2016.

Les chercheurs s’accordent sur une ancienne présence d’eau liquide sur Mars, mais ni sur sa durée ni sa stabilité. Les sondes Mars Express de l’ESA et Mars Reconnaissance Orbiter de la NASA ont cependant fourni de nouvelles preuves d’une activité aqueuse prolongée. Depuis leur orbite, elles ont analysé le sol de plaines situées au nord du bassin de Hellas, un des plus grands cratères d’impact de tout le système solaire. Par analogie aux « mers lunaires », ces plaines étaient considérées comme ayant une origine volcanique. Or, les instruments indiquent la présence de larges volumes de roches sédimentaires. La caméra HRSC1 a fourni une couverture régionale de la zone, tandis que HiRISE2 a permis une observation plus fine de la teinte et de la texture des sédiments, profitant de zones d’érosion. Les spectro-imageurs OMEGA3 et CRISM4 ont de leur côté analysé la composition des terrains et confirmé la présence de strates riches en minéraux argileux. Ces derniers ne se retrouvent pas dans les coulées de lave et proviendraient au contraire de dépôts lacustres ou de plaines alluviales.

dDes minéraux argileux sur Mars
Image HiRISE de strates sédimentaires partiellement érodées. En rouge (fausse couleur), la détection des minéraux argileux (ou phyllosilicates) par le spectro-imageur CRISM.

Pour former ces plaines sédimentaires, épaisses de plus de 300 m et étendues sur des dizaines de kilomètres, un climat moins froid et sec qu’actuellement a été nécessaire. Il a également dû se maintenir pendant plusieurs millions d’années. 400 millions d’années plus tard, ces sédiments ont été localement recouverts par des terrains volcaniques. Ceux-ci ont scellé les zones d’érosion, permettant aux chercheurs de quantifier ce processus. Ainsi, lors de cette époque ancienne, un taux d’érosion cent fois supérieur aux estimations du taux d’érosion actuel, et des trois derniers milliards d’années, est nécessaire pour expliquer ces zones. Pour cela, il faut que l’atmosphère ait été relativement dense avant la formation des laves. Ces abondants terrains sédimentaires forment une région opportune pour de futures missions d’analyse au niveau du sol.

Source

L’article de la NASA sur la découverte de Curiosity est ici. Le communiqué de presse du CNRS du 06/12/2016 est ici (en format pdf ici).