Retour sur l’échec du lanceur Vega et la perte de Taranis

Retour sur l'échec du lanceur Vega et la perte de Taranis
Nouvel échec pour le lanceur Vega. Crédit : Arianespace

Retour sur l’échec du lanceur Vega et la perte de Taranis

Le 17 novembre dernier Arianespace a été confronté à un nouvel échec du lanceur Vega entrainant la perte de Taranis. En juillet 2019, le petit lanceur de conception italienne avait connu un premier loupé après 14 lancements réussis. Cette fois Arianespace précise que 8 minutes après le décollage, immédiatement après le premier allumage du moteur du quatrième étage Avum, une dégradation de la trajectoire a été constatée, entraînant la perte de la mission. Un échec qui tombe mal d’autant plus que cette mission était particulièrement attendue pour la mise en orbite du satellite Taranis du CNES et d’un satellite d’imagerie espagnol.

Le deuxième échec de Vega

Dans un communiqué publié le jour même par Arianespace on peut lire que : Deux mois et demi après le retour en vol réussi de Vega, le décollage du lanceur léger a eu lieu comme prévu à 22h52 (heure locale à Kourou en Guyane française) depuis le Centre spatial guyanais. Les trois premiers étages ont fonctionné de façon nominale jusqu’à l’allumage du quatrième étage AVUM, huit minutes après le décollage. Une dégradation de la trajectoire a alors été détectée, générant une perte de contrôle du lanceur, puis la perte de la mission. Le lanceur est retombé dans une zone proche de la zone prévue pour l’étage Zefiro 9 et totalement inhabitée.

Sur la base des premières investigations conduites cette nuit avec les données disponibles, un problème lié à l’intégration du système d’activation de la tuyère du quatrième étage AVUM est la cause la plus probable à l’origine de la perte du contrôle du lanceur. Conformément à leurs procédures standard, Arianespace et l’Agence spatiale européenne (ESA) vont mettre en place dès le 18 novembre une Commission d’enquête indépendante présidée par Daniel Neuenschwander, Directeur du transport spatial à l’ESA et Stéphane Israël, Président exécutif d’Arianespace.

La perte du lanceur semble donc être une suite d’erreurs humaines durant le processus de production entrainant une inversion de câbles. Si cela est confirmé, on peut envisager une reprise rapide des lancements du lanceur Vega.

Une mission Taranis 2 ?

Ce satellite était dédié à l’étude des transferts impulsifs d’énergie qui se produisent au-dessus des orages entre l’atmosphère terrestre et le proche environnement spatial (phénomènes lumineux transitoires, farfadet, Sprite, …). Ces phénomènes sont très mal connus des scientifiques et ils comptaient beaucoup sur cette mission. Suite à la perte de Taranis, le CNES envisage déjà une mission de remplacement. Dans un communiqué le 20 novembre 2020, on peut lire :

Compte tenu de l’intérêt scientifique de cette mission, qui couvre un domaine encore très peu exploré, le CNES a mis immédiatement en place une Task Force chargée de faire des propositions pour une mission TARANIS 2. Pour répondre à cet objectif et plus précisément pour évaluer les options techniques envisageables pour les instruments et la plateforme du satellite, l’organisation du projet avec les rôles respectifs du CNES, du CNRS, du CEA et de l’industrie, ainsi que le calendrier de développement, la Task Force devra :

⦁    Réévaluer le besoin scientifique en identifiant ce qui peut être adapté ou abandonné,
⦁    Identifier ce qui peut être réutilisé de la mission TARANIS (instruments, hardware, segment sol mission et de contrôle, simulateurs, …) et ce qui doit être redéveloppé,
⦁    Proposer des options techniques privilégiant des solutions simples et disponibles, notamment pour le remplacement de la plateforme MYRIADE utilisée sur TARANIS,
⦁    Définir une organisation générale du projet TARANIS 2 avec les responsabilités respectives et les schémas d’approvisionnement.

Composée des principaux acteurs des trois organismes impliqués dans le projet TARANIS (CEA, CNES, CNRS) et s’appuyant sur les compétences inhérentes à chacun, la Task Force, qui doit définir une mission répondant aux objectifs scientifiques de TARANIS en minimisant les coûts et les délais, présentera un dossier consolidé au COMEX du CNES fin janvier 2021 après avoir fait un point d’étape mi-décembre 2020.

Source

Le communiqué de presse publié le 17/11/2020 par Arianespace est ici. Le communique de presse publié par le CNES le 20/11/2020 est ici.

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