Découverte de galaxies lointaines contredisant les modèles de formation
Une étude conduite par des astrophysiciens du Département d’Astrophysique-Laboratoire AIM du CEA-Irfu vient de révéler une grande quantité de galaxies lointaines aussi massives que la Voie Lactée dans l’univers lointain. Ces galaxies étaient restées jusqu’ici invisibles en raison de l’atténuation de leur luminosité par la poussière interstellaire. Cette découverte remet en cause les modèles de formation galactique. Le communiqué de presse publié par le CEA précise que ces galaxies noires parmi les plus massives de l’Univers jeune sont dix fois plus nombreuses que celles observées jusque-là en lumière visible avec le télescope spatial Hubble et sont, selon les chercheurs, les ancêtres des galaxies elliptiques plus massives encore que notre Galaxie. En effet, David Elbaz, astronome du CEA au laboratoire AIM (Université Paris Diderot/CEA/CNRS) et coauteur de la publication explique :
Ces galaxies détectées par Alma constituent probablement la première population de galaxies elliptiques massives formées dans l’Univers jeune, mais il y a un problème. Elles sont étonnamment abondantes.
En effet, 90 % des galaxies massives datant du premier milliard d’années après le Big Bang formèrent leurs étoiles de manière totalement invisible au télescope Hubble. Cette découverte de l’équipe internationale est surprenante. Elle révèle que l’Univers a été capable en moins d’un milliard d’années de donner naissance à des galaxies aussi massives que la Voie lactée. En revanche, il paraît très compliqué d’expliquer, avec les modèles actuels, comment l’Univers a créé avec une très grande efficacité ces galaxies. Cela ouvre les portes de la compréhension des premiers milliards d’années de l’histoire de l’Univers.
Interview David Elbaz
Le site ça se passe là-haut est revenu sur la publication de cette étude dans un nouveau podcast. Extrait : C’est certainement la découverte importante de cet été. On ne pouvait pas faire notre rentrée sans en parler. Des galaxies très massives et très lointaines ont été découvertes alors qu’on ne s’attendait pas à les trouver à une telle époque cosmique. Une étude parue le 7 août dans Nature et dont l’astrophysicien français David Elbaz est co-auteur. C’est avec le réseau interférométrique ALMA que les astrophysiciens ont découvert cette population de galaxies invisibles par d’autres télescopes du fait d’une très forte atténuation par la poussière interstellaire.
Source
Retrouvez l’intégralité de cet article publié sur le site “ça se passe là-haut” le 16/09/2019 ici. Pour en savoir plus retrouvez le communiqué de presse publié par le CEA ici.