Les premiers résultats et images de Ryugu obtenus par MASCOT

Les premiers résultats et images de Ryugu obtenus par MASCOT
La surface de l'astéroïde Ryugu photographiée de nuit par MASCOT. Crédit : MASCOT/DLR/JAXA

Les premiers résultats et images de Ryugu obtenus par MASCOT

Les premières images de Ryugu  obtenues par l’atterrisseur franco-allemand MASCOT ont été dévoilées fin août. Pour rappel, la sonde de l’agence spatiale japonaise (JAXA), Hayabusa 2 l’a déposé à la surface de l’astéroïde en le larguant à une distance de 41 mètres, le 3 octobre 2018. Le CNES précise que ses 17 heures d’autonomie lui ont fait assister à trois cycles jour/nuit de l’astéroïde, en s’éclairant avec des LED pendant l’obscurité.

Ryugu de jour et de nuit
Légende : A, matin tardif. B, nuit. C, midi. D, fin d’après-midi. Le carré blanc visible sur la roche, à gauche à midi et à droite en fin d’après-midi, est le reflet du Soleil dans le réflecteur de MASCOT. Il donne l’orientation exacte de la caméra, pour la relier avec ce qui est vu depuis le satellite. Crédits : DLR
L'astéroïde Ryugu de nuit
La surface de l’astéroïde Ryugu photographiée de nuit par MASCOT. Crédit : MASCOT/DLR/JAXA

La sonde japonaise avait permis d’identifier 4 types de roches différentes. MASCOT a réussi a en photographier de deux sortes différentes.

Les roches de Ryugu
Type 1 : sombres, avec une forme arrondie de chou-fleur. Type 2 : claires, avec des surfaces plates et des bords nets. Crédit: DLR

Patrick Michel, Directeur de recherche CNRS à l’Observatoire de la Côte d’Azur de Nice précise et explique sur le site du CNES :

Ryugu est l’un des objets les plus sombres du système solaire, avec l’astéroïde Bennu et la comète 67P. Mais le fait d’être aussi proches de la surface nous a surtout confirmé l’absence de grains fins. Il y a des graviers de taille moyenne mais pas de particules fines, typiquement produites par des impacts. C’est une observation qui nous fascine car on s’attend à trouver des grains de toutes tailles, on en a même ramené d’Itokawa (astéroïde visité par la première mission Hayabusa).  Il ajoute ensuite sur l’absence de grains de poussières : ll y a trois possibilités. Soit les particules fines produites par les impacts sont systématiquement éjectées du fait de leur vitesse par rapport à la vitesse d’échappement relativement faible de Ryugu. Soit les impacts propagent des vibrations suffisantes pour faire s’envoler les particules fines qui résident déjà à la surface du corps. Soit les vibrations peuvent les avoir fait descendre dans les interstices de l’astéroïde et fait remonter les graviers. C’est ce qu’on appelle l’effet noix du Brésil : avec les vibrations les objets de plus petit diamètre se tassent davantage que les plus gros, qui remontrent à la surface. Ça doit nous dire quelque chose sur Ryugu, mais pour l’instant on ne sait pas encore quoi.

Le site ça se passe là-haut est revenu dans un podcast sur les résultats de cette étude. Extrait : Les premiers résultats d’analyse du sol de l’astéroïde (162173) Ryugu, exploré par l’atterrisseur européen MASCOT déposé par la sonde japonaise Hayabusa2 viennent d’être publiés. Ils montrent que ce qui apparaît comme l’un des objets les plus sombres du système solaire a une composition très proche des météorites de type chondrites carbonées mais avec deux types de roches très différentes. Une étude à retrouver dans Science.

Source

Retrouvez l’intégralité de l’article publié par le site “ça se passe là-haut” le 23/08/2019 ici. Pour approfondir retrouvez l’intégralité des explications de Patrick Michel dans un article du CNES publié le 23/09/2019 ici.