Souvenir de Voyager 1
Le jour de la Saint Valentin 1990, la sonde spatiale Voyager 1 avait photographié le système solaire, prenant une image sans précédente surnommée Pale Blue Dot. On distingue un petit point bleu, la Terre vue depuis la distance folle de 6 milliards de kilomètres.
Cette image avait inspiré Carl SAgan dans un discours inoubliable (Traduction Wikipédia):
Regardez encore ce petit point. C’est ici. C’est notre foyer. C’est nous. Sur lui se trouvent tous ceux que vous aimez, tous ceux que vous connaissez, tous ceux dont vous avez entendu parler, tous les êtres humains qui aient jamais vécu. Toute la somme de nos joies et de nos souffrances, des milliers de religions aux convictions assurées, d’idéologies et de doctrines économiques, tous les chasseurs et cueilleurs, tous les héros et tous les lâches, tous les créateurs et destructeurs de civilisations, tous les rois et tous les paysans, tous les jeunes couples d’amoureux, tous les pères et mères, tous les enfants plein d’espoir, les inventeurs et les explorateurs, tous les professeurs de morale, tous les politiciens corrompus, toutes les “superstars”, tous les “guides suprêmes”, tous les saints et pécheurs de l’histoire de notre espèce ont vécu ici, sur ce grain de poussière suspendu dans un rayon de soleil. La Terre est une toute petite scène dans une vaste arène cosmique. Songez aux fleuves de sang déversés par tous ces généraux et ces empereurs afin que nimbés de triomphe et de gloire, ils puissent devenir les maîtres temporaires d’une fraction d’un point. Songez aux cruautés sans fin imposées par les habitants d’un recoin de ce pixel sur d’indistincts habitants d’un autre recoin. Comme ils peinent à s’entendre, comme ils sont prompts à s’entretuer, comme leurs haines sont ferventes.
Nos postures, notre propre importance imaginée, l’illusion que nous avons quelque position privilégiée dans l’univers, sont mis en question par ce point de lumière pâle. Notre planète est une infime tache solitaire enveloppée par la grande nuit cosmique. Dans notre obscurité – dans toute cette immensité – il n’y a aucun signe qu’une aide viendra d’ailleurs nous sauver de nous-mêmes. La Terre est jusqu’à présent le seul monde connu à abriter la vie. Il n’y a nulle part ailleurs, au moins dans un futur proche, vers où notre espèce pourrait migrer. Visiter, oui. S’installer, pas encore. Que vous le vouliez ou non, pour le moment c’est sur Terre que nous prenons position. On a dit que l’astronomie incite à l’humilité et fortifie le caractère. Il n’y a peut-être pas de meilleure démonstration de la folie des idées humaines que cette lointaine image de notre monde minuscule. Pour moi, cela souligne notre responsabilité de cohabiter plus fraternellement les uns avec les autres, et de préserver et chérir le point bleu pâle, la seule maison que nous ayons jamais connue.
Le 14 février 1990 la célèbre sonde spatiale a envoyé ses dernières photos. Un portrait de famille de notre système solaire. Les ingénieurs de la NASA avaient braqué l’appareil photo de la sonde vers notre système et ils ont réussi à faire cette mosaïque composée de 60 images. Elle montre six planètes : Jupiter, Venus, la Terre, Saturne, Uranus et Neptune.
Où est Voyager ?
Voyager 1 n’est plus en mesure de prendre des photos mais elle continue son voyage dans l’espace interstellaire. Certains de ses instruments scientifiques fonctionnent toujours et la sonde est encore capable de transmettre des données. La sonde se trouve au 13 février 2018, à plus de 21 milliards de kilomètres de la Terre. La NASA a même réussi à redémarrer ses moteurs en décembre 2017.
Vous pouvez suivre en temps réel la distance de la sonde par rapport à la Terre, ici (Parfois la distance diminue car la Terre tourne autour du soleil plus vite que Voyager 1 ne se déplace).